9 décembre 2024 -
Le lundi 9 décembre 2024, Léa Kozak défendra sa thèse de doctorat dans l’amphithéâtre A1 de l’ENSGSI. La thèse financée par la chaire industrielle Airbus et co-dirigée par Eric Bonjour et Frédérique Mayer s’intitule: Supporting the large-scale adoption of Model-Based Systems Engineering (MBSE), by developing a human-centered methodology for Lewinian Change Agents.
Les constructeurs aéronautiques et d’autres grands groupes industriels doivent faire face à la complexité croissante des systèmes conçus (par exemple les avions) qui ont souvent des cycles de vie longs (plus de 20 ans). Leur avantage concurrentiel dépend de leur capacité à développer des systèmes complexes fabricables et exploitables.
Au cours des vingt dernières années, les efforts des entités universitaires, industrielles et nationales dans le domaine de l’ingénierie système (IS) se sont concentrés sur l’ingénierie système basée sur les modèles (MBSE) dans le but de passer d’une approche centrée sur les documents à une approche basée sur des modèles exécutables. Cette dernière approche vise à fournir des métamodèles, des modèles et des méthodes pour la vérification et la validation au plus tôt des exigences et des architectures des systèmes, et à permettre la génération de modèles et de documents complets, cohérents et pertinents spécifiant et définissant le système d’intérêt et ses systèmes d’appui. Les bénéfices du MBSE sont nombreux : détecter les erreurs de spécification ou de conception le plus tôt possible (pour réduire le coût de correction des erreurs), réutiliser les modèles (pour réduire la durée des projets), simuler le comportement du système d’intérêt et générer des tests virtuels (pour réduire le besoin de prototypes et de tests physiques, qui prennent du temps et qui sont coûteux). Des premiers retours d’expérience ont émergé ces dernières années. Ainsi Le MBSE n’est pas un concept futuriste ou une invention qui attend d’être socialisée pour être reconnue comme une innovation à part entière. Cependant malgré son potentiel, le MBSE peine à se diffuser, il n’a pas encore franchi la barrière de l’adoption. L’objectif de notre recherche n’est pas de décrire ou d’expliquer » de l’extérieur » l’adoption du MBSE à des fins statistiques. Notre travail part du constat selon lequel l’adoption de cette innovation de moyens est ralentie dans les organisations, et d’imaginer des solutions pour surmonter la barrière ou le mur de l’adoption.
Dans ce contexte, notre travail de recherche vise à proposer une méthodologie centrée sur l’humain et à destination d’un nouveau rôle, les Lewinian change agents (LCAs), afin d’accompagner l’adoption à grande échelle du MBSE. Le travail effectué est divisé en quatre contributions : (1) une conceptualisation du MBSE en tant qu’innovation de moyens ciblant les ingénieurs en tant qu’adopteurs finaux, (2) un diagnostic approfondi sur l’adhésion des adopteurs finaux, (3) Une grille de lecture élargie des IAO pour identifier les contraintes clés des acteurs du CTP, (4) Une méthodologie pour les LCAs basée sur des méthodes agiles et empathiques.
Mots clés : MBSE, Innovation, Ingénierie Système, Gestion du changement, Adoption, Adhésion